DES RÉSERVES EN LIBRE ÉVOLUTION POUR DES FORÊTS SAUVAGES EN BRETAGNE
Bien plus que des arbres, un écosystème diversifié, complexe et vivant !
En France métropolitaine, seulement 0,14 % de nos forêts sont en protection stricte, en libre évolution, alors que les scientifiques en conseillent 10 % ! Nous créons des réserves en libre évolution, sans aucune exploitation humaine, pour toutes les formes de vies, grâce à la force du collectif.
Réserve en libre évolution à Plouëc-du-Trieux en Bretagne
L’association est devenue propriétaire au début de l’année 2023 de 18 000 m² de forêt à Plouëc-du-Trieux en Bretagne pour en faire une réserve en libre évolution. Ce projet a été rendu possible grâce à un financement participatif réunissant plus de 580 personnes !
Nous visions 7 590 € et c’est finalement plus de 27 000 € qui ont été récoltés. Les fonds supplémentaires vont nous permettre d’acquérir d’autres forêts en Bretagne !
Visite guidée dans la réserve
Dans cette vidéo, Pat, un des membres de l’association, vous emmène à la découverte de cette réserve et explique l’importance de laisser des espaces sans aucune intervention humaine.
Une jeune forêt sauvage
Cette forêt est un ancien champ, laissé à l’abandon pendant environ 100 ans et colonisée naturellement par des chênes, des hêtres, du houx et d’autres essences locales adaptées à notre climat breton.
Une jeune forêt dense et sauvage, très intéressante écologiquement car située entre des champs, de la forêt et une rivière. Les frontières entre différents milieux sont généralement des lieux qui abritent le plus de biodiversité. On peut y voir des traces de larges herbivores passant par là, sûrement des chevreuils ou des sangliers mais c’est tout un monde qui s’y cache.
Une seule partie de 10 000 m² est accessible au public par le GR34 car les autres sont difficiles d’accès. Le départ se fait à l’aire de Saint-Clet, il faut compter 30 minutes de marche en longeant la rivière pour s’y rendre.
+ 30 % de la biodiversité connectée au bois mort
« C’est signe de bonne santé d’une forêt de voir du bois mort. »
Cartographie du gradient de naturalité potentielle en France métropolitaine
Comme on peut l’observer, notre région est très modifiée par les activités humaines (jaune à rouge) laissant peu de place à la vie sauvage.
C’est quoi la libre évolution ?
LIBRE ÉVOLUTION = AUCUNE EXPLOITATION HUMAINE
En France métropolitaine, seulement 0,14 % des forêts sont laissées en libre évolution, sans aucune exploitation humaine, en protection stricte. La sixième extinction de masse provoquée par les activités humaines est en partie liée à la destruction des habitats des animaux non-humains.
Les réserves en libre évolution redonnent de la place à nos voisins les animaux chez nous en Bretagne.
Des habitats pour toutes les formes de vies
Sur le temps long, le maximum de la biodiversité forestière
Des écosystèmes complexes, riches et autonome
Des vieux arbres et du bois mort, piliés de la biodiversité
LES AVANTAGES
d’une réserve sauvage, en libre évolution
La libre évolution repose sur une règle simple : aucune intervention humaine.
Les forêts et les espaces sauvages peuvent se débrouiller seules, elles existaient bien avant l’apparition des humain.es. Il existe de nombreux intérêts à ces espaces où les dynamiques naturelles peuvent librement s’exprimer.
Les deux premières causes d’effondrement de la biodiversité sont la destruction et l’artificialisation des milieux naturels ainsi que la surexploitation des ressources naturelles par les humains. Source biodiversité.gouv.fr
En résumé, la destruction des habitats et des sources de nourriture qui permettent à chaque être vivant d’exister sur cette terre. Nos réserves permettent à de nombreuses formes de vies de bénéficier d’un habitat sûr pour le futur et de sources de nourriture leur permettant de s’épanouir.
Les forêts en libre évolution sont des laboratoires à ciel ouvert permettant aux écosystèmes de s’adapter naturellement en testant des milliers de possibilités.
Les forêts et tous leurs habitants vont naturellement migrer avec le dérèglement climatique. Ces réserves peuvent alors servir de corridor écologique, des lieux de passages dans leur migation.
Les chauves-souris, certaines chouettes et bien d’autres espèces nichent dans les cavités des vieux arbres par exemple. Pour vivre, iels privilégient des espaces sans intervention humaine, sauvages, en libre évolution, avec des vieux arbres et du bois mort. Elles peuvent aussi vivre dans des forêts exploitées durablement si ces habitats sont pris en compte dans la gestion. C’est malheureusement rare.
Pour en savoir plus sur les habitats des mammifères comme les chauves souris, le GMB (Groupe Mammologique Breton) organise des balades naturalistes passionnantes sur le sujet.
« Ainsi, il est maintenant bien démontré que les interventions de gestion forestière ont un effet négatif pour les organismes dépendants du bois mort ou des grands arbres. » Source Lois Morel naturaliste et chercheur breton sur les dynamiques et la durabilité des écosystèmes
Les grands piliers d’une forêt en libre évolution sont :
– la densité et la stratification ;
– les vieux arbres ;
– le bois mort ;
– une mosaïque de milieux ;
– la diversité des formes de vies.
Ces différents éléments lui permettent de stocker beaucoup plus de carbone qu’une forêt exploitée. Les forêts âgées contiennent ainsi plus de carbone.
« L’âge des peuplements est le principal facteur de variation du stock de carbone par hectare. Les stocks varient de quelques tonnes par hectare au début du cycle sylvicole, jusqu’à plusieurs centaines en fin de révolution. » Source Inventaire Forestier
L’achat de forêts et leur non-gestion, en libre évolution, par une association à but non lucratif telle que la nôtre, permet de remettre au cœur de notre territoire des communs pour tous.tes, humain.e.s ET non humain.e.s. Ces réserves sont accessibles à tous.tes en respectant des règles simples : rester sur les chemins, être discret pour ne pas perturber les habitant.e.s de ces lieux, ne rien récolter, ne pas chasser, s’y rendre à pied, tenir ses animaux en laisse.
Les associations et les collectifs militants, dans l’Histoire, ont toujours dû lutter pour faire évoluer les lois dans le sens du bien commun. Votre participation permet de rendre visible cette envie de changement et de la faire exister, pour une société prenant en compte toutes les formes de vies et la parole des scientifiques étudiant les écosystèmes que nous habitons.
« Une plantation n’est pas une forêt »
La plantation d’arbres est l’équivalent d’un champ de maïs : c’est un milieu transformé par l’humain pour lui-même, il perd sa naturalité et sa vie sauvage.
Lorsqu’il y a très peu d’essences différentes, la biodiversité y est très faible car la nourriture est peu variée, attirant ainsi moins d’espèces d’insectes différentes qui attirent donc moins de petits animaux et ainsi de suite. Des chaines alimentaires entières sont détruites par l’appauvrissement du milieu pour son exploitation.
Une forêt sauvage quant à elle est riche en diversité et tisse des liens complexes entre tous ces habitant.e.s, du champignon à l’arbre, de la fourmi au cerf en passant par toute la vie du sol. Elle accueille une faune et une flore aux multitudes d’interactions visibles et invisibles. Un écosystème interdépendant ou chacun.e.s de ses membres est important.e.
Forêts naturelles ou champs d’arbres ?
En clair, il faut se demander comment serait le lieu où nous posons les pieds si l’humain ne l’avait pas modifié. Comment serait-il à l’état sauvage ?
Une partie de la réponse nous est donnée par Françis Hallé, un biologiste français ayant consacré sa vie à l’étude des forêts. « Suffirait-il qu’un terrain soit couvert d’arbres pour que l’on puisse parler de forêt ? Je ne le pense pas, et le public prend trop souvent les plantations d’arbres pour de véritables forêts ».
Nous acquérons des terrains en zone rurale pour les protéger de toutes activités humaines et permettre à la nature sauvage de reprendre ses droits.
Conférence et interview de deux scientifiques spécialistes des forêts sauvages
« Pour avoir un écosystème pleinement développé, il faut une protection stricte, sans aucune exploitation humaine »
Nos engagements
Aligner nos moyens avec sa finalité, protéger des espaces sauvages n’autorise pas à en détruire !
Membre de la Coordination libre évolution
Nous avons rejoint la Coordination libre évolution qui réunit des associations et des scientifiques défendant la libre évolution en France et en Europe (objectif : 10 % d’espaces en libre évolution en France). Vous pouvez retrouver des témoignages et de la documentation d’écologues et d’autres association agissant localement et nationalement.
Notre action sera toujours en Bretagne mais comme dans une forêt, c’est la diversité, les interconnexions et les interdépendances qui font notre force !
Créer des réserves sauvages, en libre évolution
Notre mission est de faire éclore des forêts sauvages en Bretagne. Elles sont laissées en autonomie, en libre évolution, protégées de l’intervention humaine : aucune coupe, aucune exploitation, aucune chasse, aucune cueillette.
10 % de ces forêts peuvent être utilisées comme lieu d’accueil pour des écoles, des événements ou toutes autres actions en lien avec le vivant. Des chemins et des zones de repos peuvent être entretenus pour permettre le passage du public. Aucune imperméabilisation des sols ni d’installation non-démontable ou non-compostable ne seront installées. Chaque action doit être réfléchie pour impacter le moins possible la dynamique naturelle de la forêt.
La vie sauvage prend ses quartiers et on ne doit plus la déranger. La forêt va se complexifier au fil des années accueillant toujours plus de biodiversité jusqu’à retrouver sa naturalité. Une forêt n’a pas besoin de l’intervention l’humaine pour se développer, elle a besoin de temps. Nous faisons éclore ces forêts pour un temps long, les coupes sont interdites et les arbres peuvent vivre plusieurs centaines d’années. Un don pour le vivant !
Coexistence et interconnexion
Notre vocation est de faire éclore des forêts sauvages en Bretagne et plus largement de permettre une meilleur cohabitation sur notre territoire avec tous les vivants. Malheureusement, nous sommes très loin de cette coexistence nécessaire mais de nombreuses personnes luttent depuis bien avant nous.
C’est pourquoi, Wild Bretagne souhaite apporter son soutien à d’autres organisations ayant le même objectif (associations, collectifs militants, institutions, entreprises, etc.). Chacun.e avec ses formes d’action différentes tissent une lutte pour le vivant, où tout le monde peut trouver sa place, à son échelle, contre des systèmes de domination et de destructions.
Comme dans une forêt, c’est la diversité et les interconnexions qui fondent sa résilience, sa capacité à s’adapter aux chocs et aux transformations.
Lutter contre le greenwashing et le mythe de la compensation
Nous ne collaborerons pas avec des organisations polluantes essayant de verdir leur image (greenwashing). Nous ne participerons pas à des programmes de compensation car pour nous, replanter des arbres ou protéger des espaces n’autorise pas à détruire des zones sauvages !
Les collaborations de Wild Bretagne seront décidées par ses membres ! Nous questionnons toujours nos partenaires pour vérifier que leurs actions et leurs perspectives d’évolution vont dans le sens d’une diminution de l’impact de leurs activités sur le vivant. Si vous avez en votre possession des informations sur un de nos partenaires montrant un impact important sur la nature ou sur le vivant et que nous n’avons pu voir, prévenez-nous ! Cela pourra faire l’objet d’une rupture de ce partenariat.
X La compensation carbone
X Le Greenwashing
Faire revenir le vivant partout
Coexistence et corridor écologique
Si nous protégeons des espaces pour les réserver à la vie sauvage, il est tout aussi important d’agir pour faire revenir le vivant partout. Tous les êtres doivent pouvoir circuler ou migrer pour pouvoir vivre et s’adapter au dérèglement climatique. Les haies autour de nos champs, les parcs dans nos villes doivent être réfléchis pour ceux et celles qui y vivent, dans nos jardins, dans nos greniers, sur nos balcons… partout.
INTELLIGENCE COLLECTIVE
Recherches, études et vulgarisation scientifique
Intelligence collective
N’hésitez pas à nous partager vos conseils, les ouvrages et les travaux scientifiques que vous avez lu ou tout simplement votre expérience du terrain. La curiosité et créativité sont les moteurs de nos actions.
Nous croyons en l’intelligence collective, ne pas savoir n’est pas un problème, le reconnaître permet d’apprendre. Qui pourrait prétendre connaître toute la complexité des écosystèmes, en tous cas pas nous. Nous sommes d’humbles messager.ère.s qui prenons la parole par l’art pour lutter avec le vivant, une forme parmi tant d’autres de la résistance.
Vous retrouverez ci-dessous les personnes et les structures qui nous aident dans cette aventure ou qui inspirent nos actions.
Conservatoire Botanique National de brest
Le Conservatoire botanique national de Brest (CBNB) est chargé d’étudier et de préserver les plantes sauvages et les milieux naturels des régions Bretagne, Normandie et Pays-de-la-Loire ainsi que certains hauts lieux de la biodiversité mondiale. Basé à Brest, il compte deux antennes à Nantes et à Caen.
Il produit de nombreux travaux sur la flore et la faune locales qui nous permet de mieux comprendre les espèces végétales les plus adaptées à chaque milieu de Bretagne. C’est un acteur incontournable qui nous a aiguillé dans nos recherches !
Lien vers les listes des plantes présentes par commune
Lien vers le catalogue régional de la flore vasculaire de Bretagne
pépinière graine de Bocage
Une pépinière écoresponsable en Bretagne, Manuel Rousseau récolte ses graines dans la région, sur des boisements anciens et préservés afin d’assurer une génétique locale et diversifiée. Il a créé en 2016 sa pépinière sur des terres certifiées en agriculture biologique et sa culture favorise la reprise des végétaux en conditions difficiles. Il nous a aidé à comprendre le développement des espèces spontanées de Bretagne et à créer le memory des arbres sauvages de Bretagne.
Soutenez la biodiversité et son travail de préservation de notre patrimoine en achetant vos arbres chez lui. Le memory des arbres que nous avons créé est inspiré de celui que Manuel avait lui-même fait et que nous avons eu le plaisir de recréer avec lui en répertoriant les arbres spontanés et locaux grâce à ses connaissances.
Le Groupe Mammalogique Breton