Vote financement participatif

Une nouvelle réserve de 9,5 ha à Saint-Servais ?

L’appel sauvage, un projet interassociatif participatif porté par Wild Bretagne et le Groupe mammalogique breton

Une nouvelle réserve à Saint-Servais de 9,5 ha ?

Les membres de l’association, avec l’aide du Groupe mammalogique breton et de plusieurs naturalistes, ont présélectionné une forêt située à Saint-Servais (22) de 9,5 hectares et c’est maintenant l’heure du vote ! Créons-nous ensemble ce bien commun ?

Nous avons eu plusieurs opportunités de terrain, des grands (19 hectares) et des petits (0,25 hectares). Chacun des terrains a été étudié par l’association. Nous aimerions bien tout acheter mais nous n’avons pas suffisamment de financement et beaucoup sont très vite vendus, la pression sur les forêts est très importante.

Pour rappel, jusqu’à présent nous avons acquis deux forêts de 1,7 ha présentant des caractéristiques très différentes l’une de l’autre pour en faire des réserves sauvages, en libre évolution, sans exploitation humaine : Plouëc-du-Trieux (Côtes-d’Armor) en bord de rivière en 2023 et Kerien au milieu d’un espace agricole (Finistère), début 2024. La réserve de Conquereuil de 3,7 ha est en cours d’acquisition (validé lors du dernier vote début 2025).

L’objectif consiste à acquérir le plus grand terrain possible mais pourquoi ?

Car plus un terrain est grand, plus sa mosaïque de milieux est complexe et permet à de nombreuses formes de vie d’exister et de se développer (sur le conseil de la coordination libre évolution).

Les plus grands terrains se vendent très rapidement. L’expérience nous a montré que si nous n’avons pas les fonds disponibles lors de la vente, les terrains nous passent sous le nez. C’est pourquoi, il est important que nous recevions les dons en amont de notre engagement afin de pouvoir acheter de plus grands espaces. Donner maintenant ou chaque mois, c’est permettre à la prochaine réserve de voir le jour.

Apprendre ensemble et être plus réactif !

Contrairement au précédent financement participatif, qui nous a déjà permis de protéger plus de 3 ha d’espaces sauvages, nous avions voulu pour celui-ci changer notre processus de sélection en intégrant deux phases de vote. La réalité du terrain nous a montré qu’il ne fonctionnait pas.

Malheureusement, ce nouveau processus de sélection, que nous voulions expérimenter est trop lent : une présélection de 3 terrains par les membres, puis un vote de l’ensemble des donateur.ice.s pour choisir définitivement l’espace à protéger. La pression est tellement forte dans la vente des terrains, qu’ils sont vendus avant même que nous ayons pu clôturer la première phase. Il nous faut donc apprendre et s’adapter.

Nous souhaitons revenir à ce que nous faisions précédemment, faire voter directement par les membres l’acquisition des espaces à protéger pour être plus réactif. L’ensemble des membres reçoit un mail, pour être invité aux réunions, en visio, de sélection des terrains et vote directement celui à acquérir. Une dernière phase de vote en ligne pour les personnes n’ayant pas pu participer scelle cette décision collective. Cela nous permet d’être plus réactif et de ne manquer aucune occasion de protéger un espace sauvage !

La recherche collective de terrain est par contre une réussite car plusieurs terrains nous ont été proposés même s’ils ne correspondaient pas tous aux critères que nous recherchions. Nous allons garder cette partie, chacun.e peut proposer un espace à protéger.

C’est l’heure du vote, à vous de choisir

Une nouvelle réserve de 9,5 ha à Saint-Servais ?

Cette forêt située à Saint-Servais a été présélectionné après un vote à l’unanimité lors d’une réunion en visio ouverte à tous.tes, le 19 mai dernier.

Réserve de Saint-Servais (22)

Taille : 9,5 ha / Prix : 29 000€

Jeune forêt sauvage de déprise agricole. On retrouve une véritable mosaïque de milieu grâce à sa taille. Parfois des zones denses de ronces et de jeunes arbres, à d’autres endroits de grands arbres sur les talus, des arbres cachant la lumière où la ronce a disparu, ailleurs un ruisseau et une zone humide, plus loin une zone ouverte. On y voit des passages d’animaux, une buse s’envole sur notre passage, des vipères dorment sur les pierres.

Les plus
+ 9,5 ha => 29 000€
+ 7,5 ha d’un seul tenant
+ Possibilité d’agrandissement dans le futur
+ Mosaïque de milieux (zone humide, ruisseau, jeune forêt, espace ouvert, vieux arbres sur talus, ronciers)
+ Voisin directe favorable
+ Zone de déprise agricole entouré de champs pour le pâturage
+ Arbres locaux et spontanés de Bretagne 
+ Favorable au Grand rhinolophe
+ Facile d’accès par la route

 

Les moins
– De nombreux déchets sur une petite partie du terrain (dépollution nécessaire on aura besoin de bras si tu veux nous aider envoie-nous un mail sur wildbretagne@gmail.com.

– Vente urgente, le propriétaire est pressé de vendre pour des raisons personnelles  

Les avis naturalistes

Un grand merci aux 4 naturalistes qui nous ont donné leurs avis permettant de mieux comprendre les enjeux en termes de biodiversité sur le lieu et sur le territoire. Pour résumer : l’intérêt principal est que l’espace est d’une taille importante, on mise sur le futur. Ces avis sont courts, car ils ont eu peu de temps pour répondre, le propriétaire souhaite vendre rapidement.

Si tu souhaites nous rejoindre pour nous aider à présélectionner les futurs réserves : wildbretagne@gmail.com

Thomas Dubos, naturaliste du Groupe mammalogique breton

Effectivement, il est intéressant en termes de continuités écologiques puisqu’il fait le lien entre la forêt de Duault et le petite vallée boisée du Ruisseau de Pont-Hellou et son prolongement aval jusqu’à la vallée de l’Hyères.

On a du Grand rhinolophe qui traîne dans le secteur (quelques individus réguliers dans l’église de Saint-Servais, peut-être en lien avec une colonie dans le secteur) et qui doit fréquenter le boisement comme terrain de chasse.

Il me semble distinguer, à la photo aérienne, aussi quelques zones de landes qui pourraient être intéressantes dans la mosaïque d’habitats.

Oui, tout à fait favorable
L’opportunité semble effectivement bonne à saisir

Josselin Boireau, naturaliste du Groupe mammalogique breton

Il me semble que si on a un truc super, il faut sauter sur l’occasion, certes, mais le projet c’est surtout un « investissement » dans le potentiel d’ici 50, 100 et plus ans…

Aujourd’hui, ce qui est intéressant c’est la possibilité d’acquisition d’une certaine surface. (de plus de 8ha comme ici)

Guillaume Jouan, technicien biodiversité – Guingamp Paimpol Agglomération

Concernant les menaces, pour vous rassurer, les parcelles ne peuvent pas revenir dans une exploitation agricole car elles sont inscrites au PLUi avec des prescriptions particulières : loi paysage pour les boisements un peu plus anciens et loi paysage pour les plus récents et surtout les espaces encore un peu ouverts. Un défrichement pour mise en culture n’est donc pas envisageable. Légalement en tout cas.

La loi paysage permet de maintenir un état et de protéger contre le changement de vocation des terrains. En l’état, sur le site, elle s’applique sur les prairies en voie de boisement spontané. La protection est moins stricte que l’espace boisé classé par choix. Les enjeux locaux de conservation de la biodiversité sont plus liés aux espèces de milieux ouverts qu’aux espèces forestières, qui petit à petit, voient leurs habitats croîtrent pendant que les autres disparaissent. Le choix a donc été une protection plus souple pour favoriser les projets de réouverture à condition évidemment d’améliorations écologiques apportées par le projet. Pas pour remettre en culture ni mettre des épicéas. Le reste du site est en espace boisé classé : déclaration obligatoire pour la moindre coupe d’arbre, défrichement et transformation en résineux impossible.

C’est pour ces raisons d’enjeux locaux que je vous ai interrogé sur les « motivations » du projet. Je ne remets pas en cause l’intérêt de la libre évolution bien évidemment mais je ne crois pas non plus que ce soit toujours une bonne solution. Le centre Bretagne est d’ailleurs très bien pourvu, de fait, en zones en libre évolution. Dans la mosaïque paysagère locale, je ne suis pas sûr que ce soit ce qu’il manque le plus pour restaurer ou conserver de la biodiversité.

Le site est effectivement agréable. Il abrite une biodiversité ordinaire et sans enjeux patrimoniaux de conservation (de ce que j’ai pu voir, c’est évidemment un peu rapide). Ça chante fort et ça correspond bien à ce genre de milieux intermédiaires. Avec le soleil qui a pointé en fin de matinée, les vipères étaient de sortie. C’est sûrement une des espèces présentant le plus d’enjeux de conservation sur le site. Elle appréciera moyennement la libre évolution mais ça fait partie de la nature. Maintenir des espaces en prairies sur le site me paraît être une bonne idée pour conserver une hétérogénéité. Cela permettrait de maintenir le site comme une maille des corridors écologiques, à la fois pour les espèces de milieux ouverts et celles de milieux fermés. Ce qu’il est déjà. Mais j’ai bien compris que ce n’était pas le projet d’intervenir. Cela dit, j’aime bien la forêt aussi !

Est-ce qu’il est utile de le protéger ? Oui mais comme tous les boisements naturels de la commune. Faut-il tous les protéger et est-ce nécessaire pour les protéger de certaines menaces, c’est une autre question.

Ronan Le Mener, chargé de mission à l’association de protection de la nature, Bretagne vivante 

 

Je rejoins les premières analyses et questionnements de Guillaume. J’ajouterai qu’à proximité immédiate, la parcelle OD 785 semble être une parcelle en lande humide, pour laquelle la libre évolution n’est pas indiquée. Non loin, le site de Crec’h an Bars constitue un des plus beaux ensembles de landes humides / tourbeuses des Côtes-d’Armor. L’intérêt de ce site tient aussi dans le fait que jusqu’à il y a très peu de temps, il était géré très majoritairement par les agriculteurs.

 

La parcelle de lande que je mentionne ne fait pas partie du lot à vendre et il est, en effet, souhaitable qu’elle ne soit pas mise en libre évolution. Ce ne sont pas uniquement les pressions naturelles qui l’ont maintenues puisque, d’après les photos aériennes, elle était pâturée dans les années 2000.
Pour les parcelles en vente, la libre évolution ne me pose pas de problème. De tels îlots sont assez fréquents sur le massif granitique de Quintin.
Le principal intérêt de cette proposition est qu’il y a une entité d’un seul tenant assez importante

Un lieu d’accueil encadré

Une fois acquise, la fonction des espaces protégé que l’association ne peut pas être modifiée pour éviter toute dérive dans le temps. Nous avons la possibilité, avant l’acquisition de définir collectivement un espace de maximum 2% de la zone acquise, pour accueillir du public et des installations démontables ou compostables. La fréquentation doit y être limitée pour ne pas causer de nuisance aux animaux non-humains habitants ces lieux. Les règles y seront strictes et définies collectivement. Comme à Bialowieza (la dernière grande forêt sauvage d’Europe), l’usage de ses zones sera soumis à autorisation pour limiter l’impact de celle-ci.
Nous n’avons pas défini une zone d’accueil dans les autres réserves car trop petites et inadaptées. Dans sa configuration, celle de Saint-Servais le permet, une ruine est déjà présente à l’entrée de la réserve et une personne habite à côté de celle-ci. Les zones concernées sont des espaces avec beaucoup de déchets à évacués où du passage y est déjà régulier.

Parcelles concernées :

– D 779 : 4,82 ares

– D778 : 1,91 ares

– D764 : 1,73 ares

– D765 : 2,88 ares

– D767 : 4,92 ares

Total : 16,26 ares soit 1626 m2 soit 1,7% de la surface de la potentielle future réserve. Voté à l’unanimité lors de la réunion du 19 mai 2025.

Vote ouvert jusqu’au 1 juin à minuit

Pour nous contacter si besoin : wildbretagne@gmail.com

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